Derrière le rideau
- Faty Cardoso
- 28 févr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 avr.
« La vie est une pièce de théâtre, ce qui compte ce n'est pas qu'elle dure longtemps mais qu'elle soit bien jouée. » disait Séneque.
Dans un certains sens, oui, la vie est semblable à une pièce de théâtre où chacun joue un rôle précis, mais comme tout spectacle, elle a aussi un clap de fin.
Pour certains acteurs sur qui le rideau s'ouvre chaque soir, comme c'est grisant d'interpréter un rôle, de brûler les planches, d'être ovationné ! En revanche, lorsque le rideau se referme et qu'ils doivent revenir à la réalité, l'excitation retombe d'un cran ou deux. Qui sont-ils dans l'obscurité de l'anonymat ? Que deviennent ils lorsque nul ne les regarde et qu'ils doivent faire face à la réalité, bien loin des applaudissements ?
Beaucoup d'artistes et de stars ne le supportent pas, aussi, éprouvent ils le besoin permanent d'être sous les projecteurs, scandés et applaudis par des foules admiratives : ils ne sauraient vivre sans ce dopant. C'est pourquoi nous voyons tant de stars se droguer ou mettre fin à leur vie, car derrière le rideau, leur quotidien n'est qu'un vide immense, terrible et insupportable, tant leur réalité fade et insipide, a tôt fait de supplanter le monde illusoire dans lequel ils vivent.
Le monde chrétien a lui aussi ses stars et ses starlettes, qui aiment parader sur les estrades et haranguer les foules un micro à la main, quitte à prêcher des hérésies et à se couvrir de ridicule. D'ailleurs nous savons que le ridicule ne tue pas. Pour ces stars du dimanche, ces prêtres et prêtresses de Baal, ces mercenaires voraces et insatiables, embrasser le ministère est synonyme de gloire, de reconnaissance et de ''succès''. Mon Dieu comme je ne supporte plus ce mot !
Jésus ne recherchait pas de ''succès'', bien qu'un ministère au coeur du surnaturel, apporte son lot de célébrité. Il était humble, marchait en sandales, dormait à la belle étoile et quelquefois il manquait de pain pour lui et ses disciples. Il était dépourvu de tout confort et nous pouvons affirmer que si le Maître vivait aujourd'hui, son style de vie n'aurait rien de luxueux : il n'aurait pas de berline ou de jet privé , il vivrait simplement.
Le péché de l'Eglise, c'est d'avoir transformé le sacré en profane et d'avoir substitué le véritable culte en une spectacle idolâtre, avec des prêtres et prêtresses incirconcis de coeur, aimant l'argent et la gloire plus que Dieu et dont l'unique dessein est de satisfaire leur égo démesuré.
L'Eglise a également voulu se moderniser afin de mieux s'intégrer, être acceptée du système séculier en adaptant son langage à celui des attentes de la société, afin d'attirer à elle le plus grand nombre. Elle a eu tort, car ce que Dieu appelle Péché reste un péché à Ses yeux, même si nous essayons d'en atténuer la gravité. Nous nous devons d'employer un langage spirituel pour les choses spirituelles et non un langage édulcoré qui plaît à tous.
Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. 1 Cor 2:13
Je pense aussi en écrivant ces lignes, à certains ministères qui ont toujours rêvé d'être des acteurs et se sont tournés vers le rire. Leur prédication semblable à un one man show, est la plupart du temps truffée d'histoires drôles où l'on rit du début jusqu'à la fin...
Le message du véritable Evangile, qui appelle à la repentance et à la mort à soi, jugé trop réprobateur n'est plus supporté, car les croyants ne veulent pas être torturés dans leur conscience ; ils souhaitent rester près du Dieu de la grâce et non celui de la Loi, qualifié de plus ''dur'', plus implacable. Les chrétiens modernes veulent des cultes divertissants, remplis d'émotions fortes, de programmes spéciaux qui les transportent jusqu'aux cieux ( du moins le leur) et surtout, ils veulent être conquis comme au théâtre et pouvoir dire : ''Nous avons passé un bon moment !''
Dieu s'apprête lui aussi à tirer le rideau final et à démasquer tous ces faux semblants. Il mettra à nu tout ce qui est caché derrière ces grandes vitrines à ''succès'', ces parades évangéliques où son Esprit est absent et révèlera la supercherie et la grande misère de notre état. La honte de notre nudité spirituelle apparaître au grand jour, les fards et les maquillages couleront tristement des figures blêmes, pour laisser apparaître la pourriture des coeurs. Oui, tout tombera en décrépitude, à moins que nous répondions à l'appel du désert, là où Jésus pleure dans la solitude, en attendant que Son Epouse infidèle délaisse ses plaisirs trompeurs et soit dégrisée de son ivresse. La réalité est celle-là et nulle autre. Tout le reste n'est qu'illusion, vapeur, fumée et vaine gloire.
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