L'inconfort dans le confort
- Faty Cardoso
- 4 mars
- 4 min de lecture
Ce qui caractérise notre 21 ième siècle est la recherche du confort, du bonheur et de tout ce qui en découle : tout est fait pour que l'individu soit heureux et ce qui contrevient à sa quête du bonheur et entrave son plaisir est rejeté sans appel. Les chrétiens du 21 ième siècle ne sont pas en reste, car depuis quelques décennies déjà, le christianisme qui cherche à ratisser large, n'a cessé de lisser son message, afin de tendre le plus possible au discours attendu par la société. C'est pour cela que les églises qui prêchent encore la croix ou la ressemblance au Christ se font rares ; l'ère est plutôt au développement personnel et aux bénédictions prodiguées par un Dieu qui souhaitent voir Ses enfants heureux et prospères.
Cette demi vérité ronronnée depuis de nombreuses années par l'establishment religieux, l'étalage du bonheur individuel et du succès matériel, le culte du moi élevé au rang de sanctuaire et le refus de la souffrance, nous ont plongé dans une passivité et une léthargie spirituelle sans précédant. Nous sommes tout bonnement incapables de voir à quel point la modernité et les diverses technologies censées améliorer notre quotidien sont en train de détruire peu à peu nos facultés cognitives, notre habilité et nos capacités. Or nous sommes des êtres pensants et des êtres d'action, c'est ce qui fait de nous des hommes et des femmes libres, mais cette liberté est en train de nous être ôtée, sans même que nous nous en apercevions. C'est une lente déconstruction du passé, (entamée depuis le 19 ième siècle) et une reprogrammation de la pensée, par un soft totalitarisme qui ne dit pas son nom, dont le but est de nous ôter toute capacité de réflexion, toute notion de bon sens, afin de nous asservir. Le danger qui nous guette est celui de la confiscation de nos libertés individuelles, pour un peu de confort. Car tant qu'il y aura du pain et des jeux, le peuple sera satisfait. Mais nous ne devrions jamais oublier ces paroles du Christ :
''L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.'' Mathieu 4:4
En échange du pain dont notre corps a besoin, on nous réclame notre temps, notre sang, notre sueur, notre vie et même notre famille. Le temps vient où beaucoup renonceront à leur éternité et sacrifieront leur âme et tout ce qui peut l'être, pour continuer à acheter et vendre ( Apocalypse 13:17).
En lieu et place de la beauté dont notre âme a besoin, on nous propose des gadgets technologiques qui réduisent nos interactions sociales comme peau de chagrin et nous deshumanisent. Peu à peu nos sens s'amenuisent, nos émotions sont comme anesthésiées, notre capacité de réflexion aussi ; pire, nous ne remettons même plus en question les mensonges idéologiques, les idées nouvelles, les normes sociales ou les innovations farfelues qui nous asservissent alors qu'ils étaient censés nous libérer et nous rendre heureux.
Nous ne sommes plus capables de nous émouvoir, de nous laisser attendrir et de nous émerveiller devant les beautés simples de la nature : la lumière naissante des premières lueurs du jour, un flocon de neige qui fond lentement au soleil, un oiseau posé sur sa branche qui lisse ses plumes...
Les médias, les publicitaires et les industriels nous disent comment penser, comment aimer, que manger et où partir en vacances ; mais si ce n'était que ça... Nous nous contentons d'acquiescer, même lorsque cela ne nous correspond pas et certains n'hésitent pas à s'endetter pour paraître, vivre au-dessus de leur moyens et coller le plus possible au politiquement correct.
Ne devrions pas nous interroger sur notre manière de vivre, notre acquiescement discret au train de ce monde moderne et remettre en question notre mode de consommation, notre recherche constante de plus de bénédictions et nous sentir inconfortables dans notre confort ? Comprenez-moi bien, Dieu n'est pas contre le fait que Ses enfants améliorent leur quotidien. Quel mal y a-t-il à posséder une voiture, à prendre des vacances en famille, à vouloir les meilleures écoles pour ses enfants ? Dieu serait-il contre ces choses ? Bien sûr que non !
Ce qui se trame va bien au-delà de ces considérations ; c'est une déconnection lente et programmée de notre cerveau, une bétonisation de nos émotions et la dépossession de notre identité, de notre individualité et notre responsabilité d'hommes et de femmes, moralement libres de faire des choix conscients, au profit d'un totalitarisme en apparence inoffensif, mais qui contribue à faire de nous et de la génération de demain, des robots du système, programmés pour adhérer aux normes sociales sans réchigner, à consentir impassiblement à tout ce que la Bible réprouve et à n'être contredisants en rien. Nous y sommes déjà, mais ceux qui ont été libérés par Christ ne sont pas dupes et ne se laisseront pas asservir : ils connaissent le chemin qui mène au Salut et la Vérité sublime qui mène au véritable bonheur.
Pour finir, je vous laisse méditer sur ces extraits de 1984 de Georges Orwel :
Il prit dans sa poche une pièce de vingt-cinq cents. Là aussi, en lettres minuscules et distinctes, les mêmes slogans étaient gravés. Sur l'autre face de la pièce, il y avait la tête de Big Brother dont les yeux, même là, vous poursuivaient. Sur les pièces de monnaie, sur les timbres, sur les livres, sur les bannières, sur les affiches, sur les paquets de cigarettes, partout ! Toujours ces yeux qui vous observaient, cette voix qui vous enveloppait. Dans le sommeil ou la veille, au travail ou à table, au-dedans ou au-dehors, au bain ou au lit, pas d'évasion. Vous ne possédiez rien, en dehors des quelques centimètres cubes de votre crâne.
Nous ne naissons pas libre et égaux, comme le proclamait la constitution, on nous rend égaux. Chaque homme doit être à l'image de l'autre, comme ça tout le monde est content; plus de montagnes pour intimider.
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