À ma mère
- Faty Cardoso
- 21 avr.
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Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Tu arrivas à l'automne, c'était hier,
la pluie balayait les restes de la moisson
et ce qui restait des violettes primevères
voletait dans le ciel brumeux tel des bourdons.
Ton visage éclairé par le réverbère,
était las et les rides sur ton calme front,
portaient avec fierté la noblesse d'hier
forgée par des siècles de sainte dévotion.
Je sortis la théière, le sucre, la cuillère,
nous bûmes en silence ce thé au goût profond,
gorgé de bonté, et d'images familières,
mais il avait le goût de la séparation.
La pluie tombait toujours, au loin grognait l'éclair,
tu fermas les yeux bercée par une chanson,
que seul les élus dans l'éternité entière,
ont le doux privilège d'entendre le son.
Alors je contemplais par dessus ton bréviaire,
la martyre cachée sous son humble jupon,
qui vaincu en silence d'antiques cerbères,
par la douceur du Christ et son imitation.
Tu n'as pas dit au revoir, je fus la première,
à déposer avec d'infinies précautions,
mes larmes et mes regrets sur ta joue claire,
en voyant ton âme s'envoler, si légère.
Au revoir mon héroïne, au revoir mère,
tu vis désormais dans la splendeur de Sion,
et tu ne verras plus les douleurs de la terre,
mais très bientôt de nouveau, nous nous aimerons.
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